dimanche 30 mai 2010

Y être ou ne pas y être ? (2)

La non-venue à Cannes de Godard, dont le dernier film, Film socialisme, était présenté à Un certain Regard, a déclenché quelques réactions épidermiques.

Le journaliste Ali Baddou, au Grand journal de Canal +, s'offusquait exagérément, clamant que ne pas venir à Cannes quand on y est sélectionné était comme refuser le prix Nobel. 

On comprenait toutefois que le grand crime de Godard était surtout d'avoir annulé son passage au Grand journal, annoncé depuis plusieurs semaines. Comme Lady Gaga devait également se trouver sur le plateau, on imagine Denisot et tout Canal en pleine extase puis déconvenue médiatique.

Alors Godard n'est pas venu, mais son absence a fait du bruit. Et Ali Baddou n'a rien dit du film, sinon qu'il ne l'avait pas compris. Manière peu élégante de botter en touche, mais surtout de démontrer une fois de plus que les journalistes s'intéressent davantage à Godard qu'à ses films.

Il l'a sans doute cherché, Godard, tout au long de ces années où il s'amusait à déconstruire la télévision de l'intérieur. Mais aujourd'hui, quoi qu'il fasse, qu'il vienne ou qu'il ne vienne pas, son absence/présence devient un événement médiatique. Pris dans la nasse.


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