Je vais être approximatif.
Je me souviens d’un passage de Tite-Live (était-ce bien lui ? Je crois bien, mais je ne vérifierai pas, ce n’est pas le sujet).
Hannibal et ses soldats sont dans les Alpes. Mais des gros blocs de pierre leur barrent le chemin. Ils ont alors recours à une étrange méthode : ils font un grand feu pour chauffer la pierre, puis versent du vin dessus (le vin aigre de toutes les armées de l’époque) pour la faire exploser. Ensuite on déblaie.
Je me souviens que ce passage était assez délicat à traduire. On y sentait l’application de Tite-Live à décrire la technique utilisée, et en même temps sa gêne à expliquer pourquoi ça fonctionne, comme s’il n’y croyait guère, comme si tout cela lui échappait un peu quand même. Il s’empêtre un peu dans les mots et du coup tout semble plus vivant.
(Peut-être est-ce César dans la Guerre des Gaules, d’ailleurs).
Je me souviens du plaisir et de l’émotion qu’il y a à traduire ces moments où l’auteur, qui s’exprime avec la hauteur et la maîtrise de la langue de l’historien, semble tout d’un coup un peu embarrassé face à la réalité, aux faits quand il lui faut les décrire. On ne fait plus qu’un avec lui.
C’est une émotion qu’on aime retrouver dans d’autres circonstances.
1 commentaire:
Oui. Et le fait d'avoir à traduire celui qui s'empêtre dans les mots, de rester sdoi-même dans le langage (du latin au français par exemple) alors même que l'auteur fait voir la réalité au moment où/parce que la langue fait défaut : il s'empêtre dans les mots vous écrivez. Merci pour votre texte. Il résonne avec tant d'autres, le Poing dans la bouche -mais pas que, Le Plein-pays (des images aussi), et puis avec quelques faits, qulque réalité d'au jour d'hui.
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